En 2006, j'ai passé une année au Vietnam. Mais avant cela, en 2002, mes parents m'ont offert un séjour de deux semaines là-bas (pour le bac). J'y suis allé avec ldb.
Lui et moi nous avons passé toutes nos nuits à Ho Con Rua, et nos journées à dormir à l'hôtel.
Ho Con Rua, c'est une fort jolie construction sur une pièce d'eau.
Là-bas, des prostituées devenues des amies (l'une d'elles m'a d'ailleurs offert une soupe) se piquaient à l'héroïne. Nous on picolait. Elles nous disaient “same same”. Je crois qu'il y a tout de même une différence, car l'alcool, la vaste majorité des gens le consomment avec modération, sans effort particulier.
C'est à Ho Con Rua que ldb rencontrât la fille qui a changé le cours de sa vie, h. Mais ce sera pour une autre fois.
Le Vietnam, j'y ai vécu (c'est le bon terme, ce pays est autrement plus vivant que la France) un an. Impossible à décrire, alors je décris souvent la maison dans laquelle je vivais pour décrire ce pays.
A Saïgon, je vivais chez ldb. Chez ldb, il y avait ldb, sa copine viet, une copine viet de sa copine viet, L : un arnaqueur viet, G : le seul clochard blanc de Saïgon, A : un Erythréen interdit de Saïgon, un chien (qu'on nous a volé), deux chats et un singe (mort étranglé par la copine suivante de ldb).
Ca vaut ce que ça vaut, mais la dentiste de notre famille est une viet (assez formidable, elle passe un mois par an au Vietnam pour soigner bénévolement les dents des tox dans leurs “centres de desintox”) et elle connaissait bien papa, qui s'est retrouvé dans le coma avant de mourir, l'année dernière.
Elle m'a dit avoir vécu, comme lui, 6 jours de coma, mais ponctués par une EMI (expérience de mort imminente). Elle est montée dans un endroit sublime et lumineux et où toute souffrance avait cessé.
Il y avait d'autres personnes sympatiques (parfois un peu trop accueillantes) mais qu'elle ne connaissait pas.
Ils utilisaient autre chose que les mots pour communiquer.
Elle voulait rester, mais son instinct de survie a pris le dessus.
Le retour a été très douloureux.
Après elle m'a dit : ce ne sont que des mots et je fais au mieux, mais c'est comme si on demandait à un poisson de décrire la vie terrestre.
Je lui ai demandée si elle était restée bouddhiste après, elle m'a répondu que oui !